Pour l’ancien international des années 1980, le bilan de la participation tunisienne à la CAN du Cameroun est décevant. Des résultats en deçà des attentes et des joueurs bien loin de leur niveau habituel…
«C’est un bilan plutôt décevant par rapport à la qualité de nos joueurs. Il est vrai que nous n’avons pas de grands noms qui jouent dans les clubs européens de premier rang, nous disposons, par contre, d’un véritable groupe à la qualité collective poignante. Et c’est ce qui fait la force de notre sélection nationale. Comme bon nombre d’observateurs, je m’attendais à beaucoup mieux. Au final, nous nous trouvons avec un bilan décevant à plus d’un titre», confie Moncef Chargui, avant de préciser : «D’abord, nous nous sommes qualifiés au second tour avec le service minimum comme l’une des quatre meilleures troisièmes sélections du premier tour.
Or, notre groupe n’était pas très relevé. Deuxième point à retenir de notre participation à la CAN du Cameroun, notre incapacité à aligner deux victoires d’affilée avec le même niveau et la même qualité de jeu. C’est que notre team national ne dispose pas de circuit préférentiel. Pour être explicite, je donnerais l’exemple de l’Egypte qui aligne toujours la même formation-type et opère les deux mêmes changements», explique l’ancien international.
Et l’ex-défenseur clubiste de reconnaître tout de même : «Certes, les conditions climatiques constituent un facteur commun pour tous les participants, il faut reconnaître tout de même que les sélections qui évoluent à Garoua sont confrontées à un taux d’humidité beaucoup plus important. N’empêche, nous nous attendions à un meilleur rendement de la part de nos joueurs malgré les difficultés extra-sportives».
«Seuls Talbi et Ifa sortent du lot»
Dans ce tableau plutôt grisâtre, y a-t-il des joueurs qui sont sortis du lot ? Moncef Chargui répond : «Le seul joueur vraiment sorti du lot est Montassar Talbi.
Ce jeune de 23 ans a de belles qualités et une bonne marge de progression qui lui permet de jouer dans les meilleurs clubs européens. A mon humble avis, il peut prétendre à jouer le très haut niveau en Europe. Il a été bien dans la relance, mais aussi dans la perception du jeu, notamment au niveau de la couverture sans être agressif dans son jeu, évitant d’entrer dans les contacts quand il s’agit de duels. Talbi, Bilel Ifa et le gardien de but Béchir Ben Saïd ont été les seuls joueurs réguliers de cette CAN. Ifa s’en est bien sorti bien qu’il soit en fin de carrière alors que Ben Saïd, même s’il n’a pas été trop sollicité, a été plutôt correct et n’a pas commis d’erreurs».
«Rafia et Bronn, décevants»
Le reste du groupe a déçu notre interlocuteur, certains joueurs en particulier : «Rafia est peut-être un gentil garçon, il n’a pas apporté, pour autant, le plus escompté sur le terrain.
Quant à Haddadi et Dräger, ils ont échoué tactiquement contre le Burkina Faso. Une responsabilité qu’ils partagent avec le staff technique étant que le but encaissé et bien travaillé tactiquement durant les entraînements étant qu’il s’est répété plus d’une fois aussi sur le couloir droit que gauche.
Quant à Msakni et Khazri, ils ne peuvent pas évoluer ensemble. Il faut aligner l’un ou l’autre. A défaut, on piétine au niveau de la transition et la récupération. Bref, nous avons livré une prestation bien en-dessous de la moyenne lors de cette CAN du Cameroun. Hormis le match du Nigeria, nous sommes passés à côté. Et même quand nous sommes montés en grade tactiquement en battant la meilleure sélection du tournoi, nous étions incapables de tenir la cadence».